Présentation
Pour que l’homme s’érige en bipède, sa colonne vertébrale s’est au fil des millénaires décomposée en trois courbures ergonomiques pour absorber au mieux les contraintes de son environnement.
- La lordose lombaire (5 vertèbres) à concavité postérieure
- la cyphose thoracique (12 vertèbres) à convexité postérieure
- la lordose cervicale (7 vertèbres) à concavité postérieure
La lordose lombaire joue un rôle important dans l’atténuation des chocs absorbés par le rachis lors d’activité dynamique à fort impact telles que la course ou la réception suite à un saut. L’accentuation de la lordose lombaire se définit comme une exagération de la concavité dans la zone lombaire. Elle peut altérer la biomécanique rachidienne et l’équilibre générale de la colonne.
L’accentuation de la lordose lombaire peut altérer la biomécanique rachidienne et l’équilibre générale de la colonne. Ces altérations pourront contrarier le fonctionnement des chaines musculaires, des dysfonctions articulaires vertébrales ainsi que des troubles viscéraux qui pourront être la cause de sérieuses douleurs et de graves complications.
Les lombaires ne permettent pas beaucoup de mouvements. Elles bougent peu en rotation, en flexion et en extension mais permettent des mouvements de side de 35° pour les 5 lombaires. Une hyperlordose aura tendance à naturellement comprimer les PAP ce qui limitera ce mouvement physiologique. La libération des dysfonctions articulaires lombaires en ostéopathie permettra un gain d’amplitude, le relâchement des muscles lombaires (spinaux, CDL) et ainsi diminuera les douleurs ressenties par le sujet.
Diagnostique : Quelle population est touchée ? Quelles en sont les causes ?
Elle est plus fréquente chez les femmes. Son pré-diagnostique est physique par prélèvement de mesures de la courbure lombaire dans plusieurs positions : analyse de l’équilibre sagittal. Cet examen a deux objectifs: évaluer l’importance de la lordose (topographie, régularité, angulation) et rechercher un anomalie osseuse Le diagnostique final est radiographique et permet, si il est suffisamment précoce, de rectifier la lordose (chez le sujet jeune) ou d’en limiter l’accentuation. Un scanner ou une IRM sont parfois nécessaires pour en trouver la cause.
Les causes primaires ou constitutionnelles correspondant au morphotype familial ou ethnique :
- Dysplasie congénitale de hanche (malformation des articulations pelviennes)
- Chondrodysplasie (affecte le développement osseux) responsable de l’anchondroplasie (ou nanisme)
- Spina bifida (malformation de croissance intra-utérine du nourrisson)
Les causes secondaires c’est à dire déclenchées par un ou plusieurs facteurs annexes qui déportent le contre de gravité du corps vers l’avant :
- Mauvaise posture (talons hauts, port de charges lourdes dans une mauvaise position, station debout prolongée)
- Surpoids, obésité
- Grossesse (bascule du bassin vers l’avant accentuant la lordose)
- Hypotonie abdominale (en phase pré-pubertaire ou en cas de dystrophie musculaire)
- Croissance brutale du squelette chez l’enfant
- Compensation d’une hypercyphose dorsale
- Spondylolysthésis prononcé
- Néoplasmes (tumeurs de la colonne vertébrale)
- Hernie discale
- Luxation bilatérale de l’articulation coxo-fémorale
- Ostéochondrose (anomalie de croissance de l’os et du cartilage lombaire)
- Ostéoporose (perte de densité osseuse, fragilisation des vertèbres et tassement osseux chez le sujet âgé)
- Rachitisme (anomalie de croissance de l’ossification)
- Myopathies (maladie neuromusculaire)
Symptômes : Comment la détecter ?
- Douleurs musculaires diffuses, lancinantes et chroniques le long du rachis pouvant être mécaniques (réveillée à un ou plusieurs mouvement) ou inflammatoires (présente à tous les mouvements, réveillant la nuit et mettant plus de 30 minutes à disparaître au réveil).
- Engourdissements et irradiations des membres inférieurs (sensation impulsive d’un trajet électrique s’arrêtant ou non à l’extrémité des membres).
- Déformations vers le creusement de cette lordose.
Complications : Vers quelles pathologies peut-elle évoluer ?
- Scoliose lombaire acquise due à l’altération prolongée de la biomécanique lombaire
- Arthrose lombaire due à la sur sollicitation en compression des articulations entre les lombaires
- Spondylolyse dans les cas les plus graves (fracture de fatigue d’un ou plusieurs processus articulaires postérieures.
La plupart des hyperlordoses lombaires ne sont cependant pas douloureuses.
Traitement : Comment en limiter les symptômes et ralentir sa progression ?
- Pour une légère accentuation de la lordose, un changement d’attitude posturale suffi à limiter les symptômes et à ralentir sa progression.
- Pour une hyperlordose, des séances d’ostéopathies, de kinésithérapie et la pratique régulière d’exercices de renforcement musculaires abdominaux et de souplesse peuvent permettre de soulager les douleurs. Un programme progressif de perte de poids peut également être envisagé pour les sujets en surpoids ou obèses.
- Dans les cas les plus graves, des anti-inflammatoires, un traitement antalgique et des décontractants musculaires sont envisagés. En l’absence de résultat satisfaisant une opération chirurgicale sera programmée.
- Pour les sujets jeunes, un corset peut ralentir l’accentuation de l’hyperlordose.
Prévention : Comment éviter son apparition ou limiter sa progression ?
- Corriger une mauvaise attitude posturale
- Eviter le port de talons hauts
- Pratiquer des étirements réguliers
- Entretenir sa musculature lombaire et abdominale
- Conserver un poids normal
- Pour les sujets jeunes, un corset peut ralentir l’accentuation de l’hyper lordose. Cette solution n’est envisagée que lorsque l’hyper lordose évolue.
Lien ostéopathique : Comment l’ostéopathie peut diminuer les symptômes d’une hyperlordose lombaire ?
L’ostéopathe peut, par une étude approfondie du tonus postural en statique et en dynamique, déterminera un axe de traitement et des conseils adaptés à la situation du patient. Les chaines musculaires, les capteurs podaux, les dysfonctions articulaires, viscérales et fasciales sont autant d’éléments à prendre en compte pour comprendre au mieux son patient et mener à bien une thérapie durable et personnalisée pouvant limiter considérablement les douleurs et la progression de l’hyperlordose lombaire.
On gardera à l’esprit qu’une hyperlordose non douloureuse n’est pas à corriger ! C’est signe d’une bonne adaptation du sujet autour de son schéma postural, à respecter bien que dysfonctionnel !
Les facteurs aggravants et soulageant de la douleur sont des éléments à relever qui permettent de déterminer si la douleur est plutôt d’origine musculaire, articulaire, osseuse, viscérale ou fasciale !
Deux patients hyper lordosés présentant pour l’un des douleurs lombaires à la marche et pour l’autre des douleurs équivalentes quand il est très stressé ou très constipé par exemple nous indiquent pour une même douleur deux étiologies complètement différentes et les axes de traitement ne seront pas les mêmes.
SOURCES :
- Centre Européen de la Colonne Vertébrale – http://www.demauroy.net/ ;
- Revue du Rhumatisme 71 (2004) 137-144 – Comment examiner un trouble de la statique rachidienne ?
- Roussouly P,Pinheiro-Franco JL. Sagittal parameters of the spine : Biomechanical approach. Eur Spine J 2011
- https://www.kinesport.info/Quelles-relations-entre-lombalgie-et-lordose-lombaire_a3713.html
- https://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/lordose-lombaire
- http://www.bdsp.ehesp.fr/Base/298930/
- https://www.actukine.com/La-lordose-lombaire-l-amortisseur-du-coureur_a6459.html